13
avril 2008 ... nouveau témoignage
Circuit
sauvage de Rungis : témoignage demandé par Francis dans Moto-Revue !
Vendredi
19 Avril 1974, j’ai 19 ans et demi nous avons rendez-vous avec une copine au
pied des twin towers de Cachan avec Philippe et sa Suzuki GT 250 Ram-air cooling.
Comme bien souvent le vendredi soir nous nous rendons place de la Bastille. Ce
soir là, j’ai une Honda 350 Four neuve gris métal petite sœur de l’emblématique
4 pattes si désirée à l’époque, ( j’attendrai encore quelques mois pour
celle là ) , qu’Eric Offenstadt m’a vendue à son garage de Vitry sur Seine
en me reprenant une Kawa 500 Mach III coursifiée mais pas très fiable.
Pour l’instant,
direction la Bastoche par ce beau crépuscule d’un bleu profond, Philippe a
emmené son jeune frère et nous arrivons sur la place où l’ambiance est
déjà bien présente, des bandes de motards arrivent des quatre coins de Paname
et se garent tant bien que mal aux abords de cette sorte de marché aux puces de
la pièce moto. Des freaks de tous poils déambulent dans ces allées
improvisées le casque à la main, véritables chevaliers de la route célestes,
on sent l’huile de ricin et dans l’atmosphère enfumée des moteurs 2 temps
on entrevoit des wheeling sauvages sur la place. Accroupi devant un monceau de
pièces un diable au Perfecto élimé et badgé d’insignes cabalistiques
propose un réservoir de 4 pattes à 100 balles mais tellement neuf que s’en
est louche, comme personne ne semble intéressé il se lève d’un air
menaçant un tube de fourche à la main et en flanque un grand coup dessus « et
maintenant ça vous dit, hurle t’il ? c’est toujours 100 balles… ».
Au loin
dans la nuit qui tombe sur des riffs de Led Zeppelin venus d’on ne sait où,
on entend rugir le son des Devil qui commencent à sonner l’envol pour Rungis
et des grappes de motards s’agglutinent pour former une longue cohorte
solidaire. Arrivés sur l’autoroute, comme une bande de c… on commence tous
à allumer grave dans la montée entre Arcueil-Cachan et Villejuif, certains en
taquet de 5 sont allongés sur leur machine, d’autres slaloment entre les
voitures qui se traînent, caméléon de la vitesse je me fonds dans l’appel d’air
de la liberté débridée, soudain je sens des pressions sur mes cuisses, c’est
ma copine qui me signale que ça suffit comme ça, du reste l’honneur est sauf
j’ai largué mon copain avec sa Suz.
Sur
place, dans une ambiance de Mad Max des solex affrontent les mobylettes au
milieu de missiles toutes cylindrées confondues en échappement libre qui les
rasent de part et d’autre, une foule en délire est massée aux abords du
circuit sauvage, véritable arène romaine venue voir le sacrifice des
gladiateurs du bitume. Après quelques tours de chauffe en solo le frère de mon
copain me fait signe qu’il irait bien faire un tour aussi, pas de problèmes
mon gaillard, tu vas être servi, bienvenu à bord ! La nuit est maintenant
complètement tombée sur les halles, le ballet incessant des phares est devenu
féerique, je me fraye un chemin parmi les files ininterrompues de motos,
accroche toi Alain c’est parti ! à fond les manettes j’attaque la grande
courbe après la ligne droite, la béquille centrale frotte ( stigmate oblige du
type qui en veut ) et puis c’est beau toutes ces étoiles qui scintillent dans
le ciel et ces étincelles autour, tiens y a un phare de moto aveuglant devant
moi ? m…. c’est le mien ! je suis entrain de me vautrer magistralement !
tout tourne autour de moi, kaléidoscope zénithal de lueurs éparses, big bang
d’étoiles en fusion, geysers de lave incandescents et crépitements de flash,
la gravitation en dehors du temps et de l’espace fini par s’achever, je me
relève blême et ahuri, quelques mètres plus loin , Alain aussi, ouf, plus de
peur que de mal ! Résultat des courses 2 clignotants explosés, 1 rétroviseur
éclaté, guidon tordu et les deux pots d’échappement écrabouillés, mais ce
n’est pas grave j’irai en acheter d’autres vendredi soir prochain, au
blouson noir de la Bastille !
Alain n’est
jamais remonté à moto et moi je suis devenu un jeune, mais prudent papy motard
( vieux motard que jamais ) qui sur sa XJR 1300 emmène mamy se promener en
compagnie de sa bande de vétérans motards, eux-mêmes grands-parents. Vieux V
à tous et toutes !!
bibi1974
(webmaster de l'excellent site http://diaposdavant.canalblog.com/
)

Témoignage
d'anciens pilotes :
Faisant
partie de la bande de Maison Alfort, j'allais souvent à Rungis.
C'était fou ce mélange de deux roues. Les mobs, avec les gros cubes
c'étai quand même très limite. Et surtout les spectateur étaient
assis ... agglutinés toujours au mauvais endroit, à ras de la
"piste" et en plein sur la trajectoire des motos ... c'était
souvent chez les spectateurs qu'il y avait le plus de victime.
J'étais
souvent accompagné par Chouchou (Gérard Choukrou), mais nous n'avons
jamais tourné à Rungis... à ma connaissance dans les pilotes connus,
seul Alain Teras venait tourner.
Gilles
Husson.
Je
n'ai pas une photo de la concentre de Rungis du vendredi soir, car la
démarche à l'époque, enfin surtout la mienne, était de me défouler pendant
une heure ou deux au milieu de cette sorte de "compétition"
anarchique motocycliste mais pas de faire de photos.
J'avais une petite
vingtaine d'années, je possédais un 125Yam RDX noire équipée de bracelets
Bottelin Dumoulin et d'une selle "Speed."
Le
scénario était
toujours le même: 20 heures, Asniéres sur Seine. Mes potes passent chez moi
et nous nous rendons au magasin des frères Dabet avenue d'Argenteuil, avec
comme excuse un graissage de chaîne ou un changement de bougies, en fait
c'était surtout pour les saluer. Les Dabet étaient des jumeaux qui
possédaient un petit magasin Suzuki, on y allait par plaisir même si on
avait besoin de rien tant ils étaient sympathiques. Puis c'est le départ
pour Bastille; rappelez vous le marché moto sur la place, on y trouvait une
foultitude de merveilles; accessoires, pièces et machines d'occasion etc....
Le tout rythmé par de grand coup de gaz délivré par toutes sortes
d'individus sur toutes sortes de cylindrées. La pression monte.... Plus tard
dans la soirée, c'est le départ pour Rungis, endroit déjà mythique à
l'époque, tourner à Rungis c'était quelque chose. Déja sur le parcours, on
fait fi des limitations de vitesse, la rue prend des allures de parc coureurs.
Après avoir enquillé à fond boulevard périphérique et autres bretelles
d'autoroute, nous arrivons. Des bruits de 4 en 1 et de détentes se font
entendre au loin, une odeur de ricin nous guide. Une foule se presse autour d'
un tracé aux virages à angles droits, un trottoir le borde.
Une vingtaine de
pilotes se tire la bourre la dessus, les machines sont de tous les acabits, la
plupart sont dans leur jus d'origine, d'autres sont de véritables machines de
compètiton. L'ambiance est euphorique,
j' éprouve comme une angoisse mêlée
d'une envie irrésistible de me mêler au jeu. Certaines personnes ont pris en
main "l'organisation" et essaient tant bien que mal de classer les
séries par cylindrées. On appelle les 125; il y a du monde, j'en suis, la
tension est à son comble! Je n'ai pas le souvenir du nombre de tours que nous
faisions, je me rappelle le peu de visibilité dû à un éclairage rare et
les obstacles naturels du type feuille de choux ou même cageot en plein
milieu de la piste. Mon pilotage est violent, j'abuse de mon embrayage, de ma
boite de vitesses et bien sûr de ma transmission, inévitablement je me mange
un trottoir, par chance je ne tombe pas mais j'arrête et fais le fier devant
mes potes, qui applaudissent le "soleil" que je viens d'effectuer
devant eux; je frime mais au fond de moi, je sens bien que ça aurait pu virer
vilain. Il est l'heure de rentrer, l'allure est moins rapide, l'adrénaline est
retombée, on va pouvoir dormir. J'étais présent la nuit ou une jeune fille
a perdu la vie à Rungis, j'ai vécu la construction du circuit Carole, cela a
tété pour moi et pour pas mal de mes copains l'occasion de rouler sur piste
de manière propre et raisonnée, c'est grâce à ça, que des 1980, je me
lance dans la compétition en championnat de France 50CC open, mais à ce
sujet, vous avez déjà reçu le texte et les images. Je vous souhaite bonne
lecture, bonne continuation.
|

Ce
jour, MJ au courrier et page 7, je constate qu'il ait demandé le témoignage
de motards ayant connu cette époque. Désolé,
je n'ai pas de photos des lieux. J'ai
seulement la photo de ma 1ère moto à 16 ans en 1974 (Honda 125 CB K5)
me permettant de me rendre à Rungis.
Cela
m'a permis de découvrir ce circuit sauvage (trottoirs, plaques d'égout,
revêtement bitume aléatoire) et apercevoir ma 1ère future grosse
cylindrée pour mes 18 ans en 1976 (HONDA 550 F1 bleu), tournant sur ce
que l'on appelait le Circuit de Rungis.
A
la débauche, avec des copains, on s'insérait avec prudence dans la
circulation dense du vendredi sur le périphérique par la Porte de St
Ouen. On
circulait à 50/60 km/h entre les 2 dernières files de gauche. Arrivée
à la Porte d'Orléans, la circulation est plus fluide. On
s'engouffre dans le tunnel sinueux de cette Porte dont le premier virage
est à gauche et le dernier à droite, serré, qui nous amène sur la 4
voies direction le 94 et RUNGIS.
Arrivée
aux abords du soi-disant circuit, une certaine effervescence régnait.
Doucement,
on s'approche au plus près du circuit. Parmi
les nombreux spectateurs, on regarde ceux qui tournent déjà. Et
là, je constate que tout le monde tourne sans aucune organisation.
Pêle
mêle, se côtoient toutes sortes d'engins : du scooter à la mobylette et du 125 à la plus grosse cylindrée (2
temps et 4 temps confondus) cross, trial, trail, routière, sportive.
Les
spectateurs étaient sur les trottoirs disposés sur 3 rangées (et oui,
il y avait du monde) Les
voitures étaient strictement interdites. Seulement,
il y a toujours une individualité, prête à affronter les interdits,
à savoir Un jour, une Citroën GS s'aventure sur la piste et aussitôt, plusieurs engins
(bien sûr tout terrain) cabrent l'avant du 2 roues en laissant
retomber la roue avant sur la carrosserie du véhicule et ce sur tout
son pourtour. Le
véhicule essaie de s'extirper des lieux, avec une horde de motards à
"ses trousses", mais
en vain.
Le
fait de voir ces motards tourner sur la piste nous a donné l'envie d'être
parmi eux. Donc,
on se présente au soi-disant départ du circuit. Aucune
démarche n'était nécessaire. On
se présentait en ligne, tous engins confondus et c'était parti pour X
tours sans règle, ni loi.
Dans
l'effervescence, même avec un 125 HONDA CB K5, poussif à 110 à fond
de 4 en zone rouge on se touchait les coudes avec mes potes au guidon de
routières et tout terrain. C'était
chaud et la raison a pris le dessus, pour sortir de ces lieux.
Cela
a été une bonne expérience.
Les
accidents étaient nombreux avec blessés et malheureusement des morts,
dont la dernière Carole.
C'est
à ce moment là, que des dispositions ont été prises pour la
construction du Circuit actuel Carole.
Sur
ce, voici mon petit vécu modeste de ces lieux à RUNGIS. Si
la photo de mes 2 engins de l'époque vous sont utiles, je suis à votre
disposition.
Bonne
fin de journée.
M.
AUDURIER Eddy

Bonsoir,
Je viens de lire sur Moto-Journal que vous recherchiez des témoignages
sur Rungis et sa concentre. Erreur, à l'époque pour nous, on se
ralliaient d'abord à la Bastille. Moi, je roulais sur une Z900 73, avec
un
Cibié côté droit. Des bracelets niveau T inférieur et quatre
en un Marving, et un casque peint aux couleurs du pilote TCHERNINE. Là
c'était la concentre et après Rungis, pour nous à la base on
considérait ça comme un circuit, il ne faut pas oublier qu'il y a eu
la COURSE, avant. Ensuite ont partaient par dizaine sinon plus, à
Rungis. Ont se faisaient déjà une petite arsouille via le périf et un
morceau de l'autoroute. Ont se prenaient les temps au tours, et ont se
repéraient à la moto. J'ai souvenir d'un certain Maldonado (désolé
si j'écris mal son nom de famille) qui tournait avec nous a Rungis. A
confirmer, mais je crois que sa moto était verte, après il est devenu
un des membres fondateur de la mutuelle des motards sauf erreur de ma
part ? (Nota : tu as raison Guy, Jean
Marc Maldonado a lancé les premières manifs et la FFMC - Francis)
Même
la fameuse soirée ou la pauvre Carole est décédée suite à la chute
du gars à la quatre patte noire qui a perdu le contrôle de sa bécane.
Au bout de la ligne droite après le stop, on était trois à ce moment
là. Ce motard au quatre patte, un autre gars et moi. Ce virage, en bout
de ligne droite était très serré. Dire à la vitesse que nous
arrivions ???? Minimum fond de 3 ou 4, tout ce que je peux dire, c'est que
j'ai vu une moto me doubler puis le mec en glissade au moment ou
j'étais sur les freins et la moto foncer dans la foule côté
extérieur du virage.
Un
soir, j'ai percuté un gars qui nettoyait l'huile d'une H2 qui avait
chuté. J'étais plein angle, le repose-pied au sol, dans mon truc à
fond… J'ai vu un mec se mettre debout et je l'ai pris pleine face. Je
suis resté KO un moment. Après on m'a expliqué…. L'ambulance pour
le gars, les flics… pour moi. Moto réquisitionnée au poste. La seule
chose dont je me souviens c'est leur discours : Soit il s'en tire et tu
sors, soit il y reste et toi aussi. Le matin, ils m'ont laissé sortir.
Je leur ai demandé des nouvelles du gars, l'hôpital où il était mais
jamais ils n'ont voulu me dire quoi que ce soit. J'ai rien eu, pas
d'amende, mais ils m'ont obligé à démonter la roue arrière de ma
moto vu que mon pneu était lisse. Je suis rentré à pince à Pagel
(93)… changé mon pneu et je suis retourné remonter et prendre ma
moto.
La
semaine d'après c'était reparti pour Bastille/Rungis…. J'ai de bons
souvenirs de cette époque, des arsouilles, des chronos, le temps de la
folie à la Joe Bar Team… dans lequel on se revoit !
Ca
a durer quelques temps, jusqu'à ce que les amendes tombent, que les
bastons se déclenchent avec les bandes qui faisaient le déplacement
uniquement pour nous piquer les bécanes…
On
a fini à Coulommiers si mes souvenirs sont bons , mais c'était pas
Rungis….
Aujourd'hui
à 52 ballets, je restaure…. Les Z900 et autres la moto ne m'a jamais
lâché c'est mon boulot passion !
Si
vous souhaitez plus de commentaires, je reste à votre disposition.
Guy.

Bonjour
Francis, et bien, nous ne nous connaissons pas, mais pour sur les mots
de ta bafouille me causent. J'ai été vacciné moto car mon vieux
avait pratiqué l'art de l'équilibre sur deux roues, et RUNGIS a fait
le reste depuis le moment où ont eu lieu les pseudo parties de chat
entre les docs, puis la fabuleuse course déclencheur du tumulte des
soirées du vendredi, les manif sur Paris, les CRS du bâtiment aux
fleurs..les runs entre Bastille et Rungis....etc.Je devrais arrêter la
moto, mais rien n'y fait...L'épopée Rungis y est pour beaucoup. Sinon
effectivement, je fais parti de ces utopistes, qui aime la liberté, et
certaines valeurs fondamentales qui traînent dans le sillage du
phénomène moto. je fais parti de ceux qui dénoncent l'absurdité du
pouvoir qui rejette ces fautes sur les autres, qui se défoulent à
grand coup de répression en tout genre, qui laisse la masse agonisée,
et bien qu'il le prétende, ne s'est jamais occupé des jeun's avant
nous et ne s'en occupera pas plus ni maintenant, ni après. Il faut
réprimer toutes formes de jeunesse, il faut réprimer l'envie de vivre.
il faut surtout réprimer ceux qui ne font pas parlés d'eux, mais qui
souhaiteraient vivre pleinement ce fabuleux moment depuis l'adolescence
jusqu'à la "muerte". Comme tu le dis, ils n'ont jamais eu de
rêves. ils n'ont jamais rêver. Mais utopiste que je suis (ou refus de
voir la réalité!! va savoir), j'y crois encore. Qu'importe la fin
d'une époque, l'esprit subsistera... c'est cela être un rebel. .un mec
en moto...
voilà,
je viens de m'épancher un peu, mais j'espère ne pas trop t'avoir
ennuyer.
A+,
Jean-Marc

Francis,
J'ai lu sur Moto Revue que tu recherchais des témoignages sur les
rendez-vous motards qui se sont constitués spontanément après le Grand
Prix de Paris a Rungis. Je ne sais pas exactement ce que tu recherches.
Saches qu'à cette époque j'habitais a Fresnes, et que mon bâtiment qui
existe toujours bordait la fameuse N186 que beaucoup de motards
empruntaient pour aller tourner a Rungis le Vendredi soir.
A cette
époque, chaque feu rouge était un prétexte à départ de course. La fenêtre
de ma chambre donnait sur la 186, et jusqu'à tard dans la nuit
je pouvais entendre les motos aller et venir. J'ai passé mon permis moto
a 16 ans, et ma première moto était une Suzuki T350. J'ai assisté au GP
de Paris à Rungis, et j'ai eu l'occasion de voir Renzo Pasolini, Barry
Sheene, Giacomo Agostini. Je me rappelle que Barry Sheene s'est déplacé,
à quelques dizaines de secondes du départ, pour aller tirer deux trois
taffes de la cigarette qu'un spectateur lui tendait.
Bon, nostalgie
quand tu nous tiens.... J'ai cessé d'aller a Rungis après que mon copain
est eu un accident avec sa S1. De la faute d'un autre motard qui a
simplement coupé la trajectoire devant lui.
Si tu as des questions
spécifiques, tu peux toujours me demander. Mais bon, c'est quand même loin tout
ça....
Ciao, Pascal

Bon
je suis pas 1 redac' chef et j ai pas de photos
J'ai
été la 1ere fois à Rungis quand j'avais 14ans/15ans (j'ai été aussi
au Bol au Mans , GP de France ) en Mob 94 TT Motobec, cyclo à vario
automatique, monté avec des pneus de route et selon l'humeur,
grand guidon ou bracelet.
J'y
allais avec 1 pote en mob lui aussi , la même c'était la sortie du
vendredi que tout motard devait faire à l'époque. Je disais à mes parents
que j'allais chez mon pote et mon pote disait à ses grands parents qu'il
venait chez moi.
Arrivé
la bas c'était déjà la folie on avait roulé à toc par les petites routes
Montlehery/Longjumeau/Wissous/Rungis Ville/les Halles
Le
mensonge à duré jusqu'à ce qu'un jour je me prenne 1 pelle là bas (Rungis
avait pas de loi, les mobs roulaient avec tous). Il y avait 4 virages à
droite, mais le plus serré était celui au bout de la ligne droite, dite
de départ (où y avait la station essence), en mob tapée, détente, carbu
de 19, si tu trajectais à mort, tu faisais tout à fond, mais celui en
bout était hyper tendu.
En
mob, on doublait les mecs qui freinait, on arrivait à faire des inters
exter, mais 1 soir, ça l'a pas fait, j'ai accroché 1 mec. Bref, 2 par terre, 1 trou dans le genou, jean hs, mob tordue,
arrivé à 2h du
mat, en me soignant, je réveille ma mère. Le lendemain les
explications étaient chaudes
Mon
père à cette époque lisait le Parisien Libéré où toutes les semaines
ça relatait Rungis, ses morts et bagarre contre les flics.
J'ai vu 1
Tub H Citroën de flics retourné par les motards. 1 type avec 1 GS Citroën qui voulait
absolument passé et qui s'est fait percuté par 1
moto ... la caisse destroy, le type a juste eu le temps de courir et
vite !!!
Rungis
a été stoppé le temps de réparé la mob, puis mes parents étant cool, on
y ai retourné
Toujours
en mob on avait décidé que prendre l'autoroute on irait plus vite ce qu'on
faisait. Il nous ait arrivé de voir des mecs sur l'autoroute (400 Kawa équipée
Coupe, sans phare, sans plaque, aller a Rungis, des mecs en T ) A Rungis
, y avait Choukroun et sa H2, des types en H2 qui faisait des
whelling jusqu en 4eme c'était aussi une piste dessai pour les mecs du
coin qui faisait les championnats et voulaient règler leur bécane ou frimer.
Des
gars qui s'arrêtaient et emmenaient des filles faire des ronds ... bref
après 2/3 pelles, j'ai eu mon permis 125 (125 LT3 Motobec) Un jour toujours dans le
virage en bout de ligne droite de départ , j'étais à l'exter (un abruti)
un mec se sort et rentre dans la foule, passe pas loin de moi et se
crashe. Je pose mon casque et gants par terre (AGV Ago bleu nuit neuf et
Furygan clouté ) je vais ramassé le mec .. une lueur au bout d'une
minute ... mon
casque ? volé !!!! c'était ça aussi Rungis, pas que du bon.
Ensuite 125
RDX, là c'était de la balle, les gamelles tombaient plus vite mais on
prenait conscience que ça craignait
A
cette époque j'allais aussi à La Bastille, ça commençait à manifester.
18 ans, mon 500 kawa, la fin de Rungis pour moi, moins de monde, ça allait trop vite
... La Bastille et Coulommiers commençaient à remplacer
Voilà
tu arranges à ta sauce
slt
Claude
Rochefort

Circuit
sauvage de Rungis : témoignage demandé par Francis dans Moto-Revue !
Vendredi
19 Avril 1974, j’ai 19 ans et demi nous avons rendez-vous avec une copine au
pied des twin towers de Cachan avec Philippe et sa Suzuki GT 250 Ram-air cooling.
Comme bien souvent le vendredi soir nous nous rendons place de la Bastille. Ce
soir là, j’ai une Honda 350 Four neuve gris métal petite sœur de l’emblématique
4 pattes si désirée à l’époque, ( j’attendrai encore quelques mois pour
celle là ) , qu’Eric Offenstadt m’a vendue à son garage de Vitry sur Seine
en me reprenant une Kawa 500 Mach III coursifiée mais pas très fiable.
Pour l’instant,
direction la Bastoche par ce beau crépuscule d’un bleu profond, Philippe a
emmené son jeune frère et nous arrivons sur la place où l’ambiance est
déjà bien présente, des bandes de motards arrivent des quatre coins de Paname
et se garent tant bien que mal aux abords de cette sorte de marché aux puces de
la pièce moto. Des freaks de tous poils déambulent dans ces allées
improvisées le casque à la main, véritables chevaliers de la route célestes,
on sent l’huile de ricin et dans l’atmosphère enfumée des moteurs 2 temps
on entrevoit des wheeling sauvages sur la place. Accroupi devant un monceau de
pièces un diable au Perfecto élimé et badgé d’insignes cabalistiques
propose un réservoir de 4 pattes à 100 balles mais tellement neuf que s’en
est louche, comme personne ne semble intéressé il se lève d’un air
menaçant un tube de fourche à la main et en flanque un grand coup dessus « et
maintenant ça vous dit, hurle t’il ? c’est toujours 100 balles… ».
Au loin
dans la nuit qui tombe sur des riffs de Led Zeppelin venus d’on ne sait où,
on entend rugir le son des Devil qui commencent à sonner l’envol pour Rungis
et des grappes de motards s’agglutinent pour former une longue cohorte
solidaire. Arrivés sur l’autoroute, comme une bande de c… on commence tous
à allumer grave dans la montée entre Arcueil-Cachan et Villejuif, certains en
taquet de 5 sont allongés sur leur machine, d’autres slaloment entre les
voitures qui se traînent, caméléon de la vitesse je me fonds dans l’appel d’air
de la liberté débridée, soudain je sens des pressions sur mes cuisses, c’est
ma copine qui me signale que ça suffit comme ça, du reste l’honneur est sauf
j’ai largué mon copain avec sa Suz.
Sur
place, dans une ambiance de Mad Max des solex affrontent les mobylettes au
milieu de missiles toutes cylindrées confondues en échappement libre qui les
rasent de part et d’autre, une foule en délire est massée aux abords du
circuit sauvage, véritable arène romaine venue voir le sacrifice des
gladiateurs du bitume. Après quelques tours de chauffe en solo le frère de mon
copain me fait signe qu’il irait bien faire un tour aussi, pas de problèmes
mon gaillard, tu vas être servi, bienvenu à bord ! La nuit est maintenant
complètement tombée sur les halles, le ballet incessant des phares est devenu
féerique, je me fraye un chemin parmi les files ininterrompues de motos,
accroche toi Alain c’est parti ! à fond les manettes j’attaque la grande
courbe après la ligne droite, la béquille centrale frotte ( stigmate oblige du
type qui en veut ) et puis c’est beau toutes ces étoiles qui scintillent dans
le ciel et ces étincelles autour, tiens y a un phare de moto aveuglant devant
moi ? m…. c’est le mien ! je suis entrain de me vautrer magistralement !
tout tourne autour de moi, kaléidoscope zénithal de lueurs éparses, big bang
d’étoiles en fusion, geysers de lave incandescents et crépitements de flash,
la gravitation en dehors du temps et de l’espace fini par s’achever, je me
relève blême et ahuri, quelques mètres plus loin , Alain aussi, ouf, plus de
peur que de mal ! Résultat des courses 2 clignotants explosés, 1 rétroviseur
éclaté, guidon tordu et les deux pots d’échappement écrabouillés, mais ce
n’est pas grave j’irai en acheter d’autres vendredi soir prochain, au
blouson noir de la Bastille !
Alain n’est
jamais remonté à moto et moi je suis devenu un jeune, mais prudent papy motard
( vieux motard que jamais ) qui sur sa XJR 1300 emmène mamy se promener en
compagnie de sa bande de vétérans motards, eux-mêmes grands-parents. Vieux V
à tous et toutes !!
bibi1974
(webmaster de l'excellent site http://diaposdavant.canalblog.com/
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