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courses de légende - webmaster Francis Boutet
Pilote de
légende : Ernst
Degner
CETTE ANNEE LA
: Revivez les principaux événements de ces années là. Sport,
actualité, cinéma, musique et bien entendu moto. De nombreuses
photos, liens vers des sites, documents d'époque. |
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Pilote de
légende : Ernst
Degner
Il y a des pilotes qui ont marqué leur sport par leur talent,
d’autres grâce à leur personnalité singulière, certains les deux. Ernst Degner
est à part dans la monde de la moto, car s’il a marqué le sport moto, c’est bien
entendu par ses talents de pilotes, par sa personnalité, mais également par sa
vie « rocambolesque », où le sport et la politique ont été intimement liés.
Lisez bien les lignes qui suivent car derrière chaque victoire, derrière chaque
acteur de cette histoire, il y a comme le parfum d’un roman, voire d’un film.
Pourtant c’est la vérité … c’est la vie qu’a connu Ernst Degner, depuis sa
naissance, jusqu’à sa mort…
ACTE 1 … Ernst Degner, n’est pas celui qu’on croit !
Ernst Degner, né Ernst Eugen Wotzlawek, né le 22 septembre 1931 à Gliwice
(Pologne) et mort le 10 septembre 1983 à Arona (Espagne, Teneriffe). Comme
beaucoup de famille de l’époque, celle de Ernst Degner subi les affres de la
guerre. Son père meurt et le reste de la famille, soit sa mère et sa sœur plus
âgée d’un an, émigre à Luckau au sud-est de Berlin. Moins d’un an plus tard, sa
mère meurt également suite aux privations. Ernst suit avec succès un
apprentissage comme mécanicien et il déménage ensuite à Potsdam pour suivre des
études d’ingénieur pour finalement décrocher un diplôme d’ingénieur en
développement automobile.
ACTE 2 … La passion de la moto.
Grâce à sa formation et à ses dons naturels de « mécanicien », Ernst construit
sa première machine, un 98 cc. Il entre vite au club moto de Potsdam (BSG Lok
Potsdam).
Dans son club, Ernst sympathise avec deux spécialistes du deux temps, Daniel
Zimmermann et Bernhard Petruschke et le mécanicien de sa première course, Hubert
Rose. Dans ce cercle d’amis gravite également une jolie fille, Gerda Bastian.
Ernst et Gerda vont vite devenir inséparables.
Ernst Degner, dans les années 50, se fait rapidement un nom dans les course
motos en Allemagne de l’est. Il devient pilote officiel DDR en 1955. Cette
année-là il est employé par Walter Kaaden à l’usine MZ à Zschopau comme pilote
et ingénieur. Ernst s'installe tout d'abord à Zschopau, avec Gerda qui a
également obtenu un emploi à l’usine MZ, puis à Karl-Marx-Stadt (aujourd'hui
Chemnitz). Ils se sont mariés le 1er octobre 1957. La cérémonie s'est tenue à
l'hôtel « Chemnitzer Hof ».
En 1956, les coureurs officiels MZ, étaient, Horst Fügner, Ernst Degner, Werner
Musiol et Walter Brehme (ces deux derniers avaient le statut de coureurs du Club
avec le soutien de l'usine).
Ernst est titré champion d’Allemagne 125 (MZ) en 1957 avec 7 victoires. Cette
même année il débute en Grands Prix .
En 1958 il participe à deux catégories en Grands Prix les 125 et les 250. En
catégorie 250, il ne participe qu’au GP d’Ulster, course qu’il termine 5e. Il
terminera à la 14e place au classement final des 250. En 125, il terminera 7e au
général.
ACTE 3 … la première victoire en Grands Prix … sans « tambour ni trompette ».
En 1959, l’usine MZ enrage Luigi Taveri pour épauler ses deux pilotes Ernst
Degner et Horst Fügner. En 125, la saison démarre mal, Degner ne marque
qu’un petit point en Allemagne et se blesse aux essais du GP de Belgique. Lors
de ce Grand Prix son coéquipier, Fügner, se blesse également, mais plus
sérieusement, entraînant la fin de sa carrière internationale. Degner, quant à
lui, revient finalement au GP d’Ulster en terminant 3e de la course et pour le
dernier Grand Prix de la saison, le GP des Nations disputé sur le circuit de
Monza, Degner remporte son premier Grand Prix, à la surprise générale, y compris
celle des organisateurs, qui n’avait pas prévue d’hymne Est Allemand ! Il finira
5e du classement final en 125. En catégorie 250, Ernst Degner fera encore mieux
en terminant 2 fois sur le podium et en finissant 4e du championnat du monde.
Son premier fils, Olaf, est né cette année-là, son second fils, Boris est né en
juin 1961.
ACTE 4 … l’année des blessures.
En 1960, Ernst repart en Championnat du Monde avec Dave Chadwick comme
coéquipier chez MZ. Les 125 et 250 ne courent pas pour le premier Grand Prix
(France), c’est donc au Tourist Trophy que Degner va entamer sa nouvelle saison.
Malheureusement, il se blessera gravement aux essais (fracture du pied) et ne
pourra pas participer aux courses. A peine remis de son accident du TT, il peut
courir lors du Grand Prix suivant (Pays Bas), mais en catégorie 125 il est
devancé par les MV officielles de Hocking et Ubbiali, c’est bien une MZ que l’on
retrouve sur le 3e marche du podium, mais pas celle de Degner, mais celle
d’Alberto Gandossi qui pilotait une MZ semi-officielle du team italien de
Leopoldo Tartarini. Degner finira 5e de la course et marquera ses premiers
points de la saison. En 250 le même scénario se reproduit, Degner se fait
distancer par une autre MZ, celle de John Hempleman (4e), Degner marquera un
petit point (6e). Ernst Degner va prendre sa revanche lors de Grand Prix suivant
(Belgique). En 125 Ernst remporte son premier Grand Prix de la saison et devance
une autre MZ, celle John Hempleman. Pour le Grand Prix suivant, en Allemagne de
l’Ouest, il n'y a pas de course de 125cc pour éviter la victoire d'un pilote ou
d'une machine d'Allemagne de l'Est. On retrouve Ernst au départ du Grand prix
d’Ulster. En 125, malgré le record du tour, il ne pourra rien faire contre les
MV d’Ubbiali et Hocking et il terminera sur le podium à la 3e place devant deux
autres MV, celles de Spaggiari et Taveri. Pour le dernier Grand Prix de la
saison à Monza, c’est pratiquement le même scénario qui se reproduit, Degner
terminant une nouvelle fois 3e de la course derrière les MV de Ubbiali et
Spaggiari et devant la Honda de Redman. Au classement final du Championnat du
Monde 125, Degner termine 3e derrière Ubbiali et Hocking. En catégorie 250 il
sera classé 8e du général.
ACTE 5 … Un titre de champion du monde contre la liberté !
En 1961, à bord de la MZ deux temps de Kaaden*, Degner va réaliser une
superbe saison. En Espagne, en catégorie 125, lors du premier Grand Prix il
termine 2e derrière la Honda officielle de Tom Phillis. Moins de deux ans après
sa première apparition au TT, la firme Honda fête sa première victoire en
Grand-Prix. La bagarre entre Honda et MZ est lancée. D’ailleurs, devant la
menace MZ, Honda a recruté Luigi Taveri (sans guidon d'usine depuis le retrait
de MV des petites cylindrées) pour seconder Redman et Phillis. Mais lors du
Grand Prix d’Allemagne sur le circuit d’Hockenheim, Degner résiste à l’armada
Honda et remporte le GP 125. C’est le triomphe absolu pour MZ qui remporte les 4
premières places de la course (Degner, Shepherd, Brehme et Fischer).
Pour le Grand Prix de France, Honda, en la personne de Phillis, va prendre sa
revanche en remportant le GP 125 (Phlillis réalisera le doublé 125,250). Degner
terminera 2e devant la Honda de Redman. Lors de ce Grand Prix, on peut noter
l’arrivée d’une nouvelle marque japonaise en GP, Yamaha. Une équipe de cinq
japonais (Ito, Makuko, Noguchi, Oishi et Sunako) sont engagés en 125 (mono
2-temps) et 250 (twin 2-temps). Les machines semblent fortement inspirées des
Adler. Tansharu Noguchi finira 8ème en 125 et 10ème en 250.
Au Tourist Trophy, les MZ n’auront pas de chance car Degner Shepherd
abandonnent. Du côté de chez Honda on peut noter l’arrivée « inopinée » de Mike
Hailwood dans l’équipe. En effet sous la pression de son père, le riche et
influent Stan, Mike Hailwood disposera de la 125 Honda d'entraînement de Luigi
Taveri. Hailwood remporte son premier TT en battant les trois pilotes officiels.
C'est la première victoire Honda au Tourist Trophy, la seule importante aux yeux
de Soichiro Honda.
Après son abandon au TT (Ile de Man), Degner est bien décidé à prendre sa
revanche lors du Ducth TT (Assen), mais il chute et se casse le bras, laissant
Phillis remporter une nouvelle victoire en 125.
Pour le Grand Prix de Belgique, Degner courre avec un plâtre et ne pourra pas
faire mieux que 4e derrière les 3 Honda de Taveri, Phillis et Redman.
Pour son Grand Prix national, sur le circuit du Sachsenring, Degner remet les
pendules à l’heure et remporte la course des 125 devant son rival pour le titre,
Phillis. Luigi Taveri, 3ème de la course, est disqualifié pour être retourné aux
stands pour changer un bracelet.
En Irlande pour le GP d’Ulster, c’est Takahashi sur Honda qui remporte la course
et devient le premier japonais vainqueur en 125. Degner terminera 2e de ce GP en
devançant son rival Phillis (3e).
A Monza pour le Grand Prix des Nations, Degner remporte la course des 125 alors
que son principal adversaire pour le titre, Phillis est passé par deux de ses
coéquipiers (Tanaka et Taveri). Par le jeu des résultats décomptés, Degner est
en tête du Championnat du Monde 125.
Arrive l’avant dernier Grand Prix de la saison. La Suède va être la théâtre
d’une rocambolesque aventure. Mais sur la piste rien n’est joué. Tout commence
mal car Degner doit abandonner en 125, vilebrequin cassé. Mais quand tous les
concurrents franchissent la ligne d’arrivée Degner, s’il avait été présent sur
le circuit (voir ci-dessous) aurait retrouvé le sourire car Phillis termine 6ème
et ne marque qu’un petit point insuffisant pour dépasser le pilote Allemand au
championnat. Degner a toujours 42 points nets, 45 points bruts et 3 victoires.
Phillis a 40 points nets, 48 points bruts et lui aussi 3 victoires. Il ne reste
que le GP d'Argentine à courir. L'allemand ne peut améliorer son total que de 2
points en gagnant et l'Australien de 4 en gagnant ou 2 en finissant second.
Degner sera champion du Monde si il gagne à Buenos Aires ou que Phillis ne soit
ni premier ni deuxième. Pour être champion du Monde, Phillis doit absolument
gagner ou finir deuxième derrière un autre que Degner. S'il est deuxième, ils
seraient à égalité de points et c'est sa troisième place au TT qui lui donnerait
l'avantage … en résumé ça va être très chaud pour la dernière course de l’année
en 125. Mais toutes ses suppositions vont être mises à mal par la politique.
cliquez sur les
photos pour les agrandir

TT 1962 ..
départ de Degner
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1962 : Robb, Degner et Taveri |
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Jan Huberts et Ernst Degner Assen 1962 |
Le lendemain du GP de Suéde, Walter Kaaden, responsable de
l'écurie MZ cherche partout son pilote. Ernst Degner est introuvable … il a
disparu... Mais revenons en arrière, car « l’affaire Degner » débute en juin à
l'occasion du TT de l'Ile de Man. Jimmy Matsumiya, chef de l'équipe Suzuki, et
Ernst Degner, sont logés dans le même hôtel, le Farnleigh à Douglas. Ils
discutent et sympathise grâce à leur passion commune , le jazz. Mais ils ont
d'autres raisons mieux se connaître. A ce moment-là, Suzuki a de gros problèmes
techniques avec ses machines, elles sont trop fragiles et pas assez puissantes.
Joe Ehlrich (EMC) a proposé ses services mais ses propres motos sont elles-mêmes
fragiles et Matsumiya est beaucoup plus intéressé par la technique déployée sur
les MZ par l’ingénieur Walter Kaaden. De son côté, Degner aurait bien envie de
passer à l'Ouest avant que son pays ne ferme ses frontières. Les deux hommes
parviennent vite à un accord de collaboration. Une nouvelle réunion secrète à
Assen débouchera sur la signature d'un contrat. Degner s'engagera à développer
les motos japonaises et Matsumiya à l'aider à quitter la RDA. Degner doit
d'abord faire sortir sa famille de RDA. Avec l'aide d'amis allemands il organise
la fuite de sa femme Gerda et de ses deux fils Olaf et Boris, 18 et 6 mois. Le
13 septembre, ils se cachent dans le double-fond du coffre d'une Lincoln Mercury,
traversent la frontière et sont bientôt en sécurité en République Fédérale.
Rassuré, Degner se rend alors en Suède pour le Grand Prix. Après sa casse en
125, il quitte le circuit et rejoint Matsumiya et deux autres japonais qui
l'emmènent aussitôt en voiture vers l'Allemagne via le Danemark non sans avoir
vérifié que Degner détenait bien quelques pièces MZ. Degner retrouve alors sa
famille à Saarbrücken et peut enfin penser à la suite de sa carrière et,
pourquoi pas, au titre de champion du Monde. Muni d'une licence allemande et
d'un accord avec EMC, il se rendra au GP d'Argentine ... Mais avant, accusé par
la Fédération est-allemande d'avoir saboté volontairement sa moto en Suède,
d'avoir rompu son contrat avec MZ et d'en avoir divulgué les secrets. Le 25
novembre, il devra défendre son dossier auprès de la F.I.M. Il sera finalement
condamné à une simple amende de 250 Franc Suisses pour n'avoir pas quitté son
club dans les règles !
Après un accord avec Joe Ehrlich (EMC) et muni d'une licence ouest-allemande,
Degner part pour Buenos-Aires. Malheureusement, la moto promise par EMC
n'arrivera jamais sur le circuit. Degner refusera alors de piloter une Bultaco
proposée par les organisateurs et il assistera impuissant à la victoire de son
rival australien. Tom Phillis remporte finalement le titre de Champion du Monde.
Ensuite Degener, comme le prévoyait son contrat aide Suzuki dans le
développement de ses motos. Selon différentes sources, Degner arrive à l'usine
de Suzuki à Hamamatsu, au Japon, sous le pseudonyme de "Eugen Müller" de Zürich,
emportant avec lui quelques pièces de MZ (cylindre, piston, vilebrequin et
disque-clapet), plus quelques dessins.

ACTE 6 – Un titre de champion du monde et la liberté !
Pour la saison 1962, Degner défends donc les couleurs de Suzuki et il
essayera de décrocher pour le constructeur japonais le titre mondial des 50 cc,
nouvelle classe dans le championnat du monde. Mais pour le premier Grand Prix de
la saison (Espagne), c'est l'Allemand Hans-Georg Anscheidt et son Kreidler
officiel, vainqueurs en 1961 de la Coupe d'Europe des 50cc, qui remportent le
premier GP 50cc de l'histoire. Kreidler va récidiver pour le Grand Prix de
France, Jan Huberts, signe la première victoire néerlandaise en GP au guidon de
son 50 Kreidler. Dès le Grand Prix suivant (Tourist Trophy) la machine Degner-Suzuki
va se mettre en route et gagner 4 Grands prix d’affilés. Ensuite, Degner se
blesse lors du Grand Prix d’Ulster et ne participera pas au GP d’Allemagne de
l’Est, qui sera remporté par Jan Huberts sur Kreidler. A Monza pour le Grand
Prix des Nations, Degner est toujours absent et c'est Anscheidt (Kreidler) qui
l'emporte en doublant Itō (Suzuki) dans le dernier virage. En Finlande c’est
Luigi Taveri et le 50 Honda qui gagnent et connaissent insi leur premier succès
dans la catégorie. Malgré le retour de Degner qui finit 4e, Anscheidt reste en
tête avec 36 points nets contre 35 au pilote Suzuki. Tout se jouera donc à
Buenos Aires où une place de deuxième suffirait à Degner même si Anscheidt
gagne. En Argentine, blessé de nouveau aux essais, Degner a dû partir du fond de
la grille, poussé par un assistant. Il réussit toutefois à rejoindre et dépasser
Anscheidt mais laissera son coéquipier chez Suzuki Hugh Anderson remporter son
premier GP. Un an après avoir perdu ici même le championnat 125, Ernst Degner
remporte le premier titre des 50cc.
Pour Suzuki également, Il s'agissait du premier titre de Championnat du monde.
Il faudra attendre encore longtemps pour voir la marque japonaise remporter de
nouveaux titres avec Barry Sheene en 1976 et en 1977 et sa RG 500 qui était
propulsée par un moteur quatre cylindres en carré deux-temps avec distribution
par disques rotatifs rotatives, technique issues de la MZ 125 cm3.
cliquez sur les
photos pour les agrandir
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photo de gauche : Ernst Degner, Dieter Braun, Jitsujiro Suzuki,
Fritz Röth
(Photo: Archiv Fritz Röth) |

ACTE 7 : la fin des Grands prix
Jusqu’en 1966, année de l’arrêt de la carrière de Degener, les années ont
été faites de hauts et de bas.
En 1963, il repart avec l’usine Suzuki. Il a comme
coéquipiers, Hugh Anderson, Frank Perris, Bert Schneider et les japonais Michio
Ichino, Mitsuo Itō, Isao Morishita. L’année commence bien, car Degner remporte
le 2e Grand Prix de la saison (Allemagne) en catégorie 125. Il remportera
également le GP de France en 50 cc. Mais c’est son coéquipier, Anderson, qui va
rafler les titres en 50 et 125. Degner sera classé 3e du championnat du monde 50
cc (1 victoire et 3 deuxièmes place et une troisième place) et 6e au classement
final des 125 cc (1 victoire et 2 troisièmes place). Lors du dernier Grand Prix
de la saison (Japon), Degner est victime d’un terrible accident. Pour ce Grand
Prix, Suzuki présentait pour la première fois une 250 4-cylindres en carré,
2-temps (la RZ63) que pilotaient Anderson, Degner et Perris. Malheureusement,
Degner, à son guidon, chutera dès le premier tour dans le virage avant le pont.
Ayant pris feu avec sa machine, il sera sauvé des flammes par l'intervention de
son coéquipier Perris qui s’est arrêté pour lui porter secours. Degner passera
de longs mois à l'hôpital, au Japon d'abord, puis en Allemagne. Le virage où il
est tombé portera désormais son nom.

L'accident du
Grand Prix du Japon ....
En 1964, suite à ses graves brûlures, Degner subi de
nombreuses greffes, dont certaines au visage, dont les traits ont été
définitivement modifiés. Cet accident a bien entendu touché le physique de
Degner mais également son psychisme. Lorsqu’il revient dans le paddock du
Continental Circus, , en septembre 1964, lors du GP des Nations à Monza, il
n’est pas complétement remis , mais avec courage il terminera sur le podium de
la course des 125 en prenant la 3e place. Ensuite, un « pied de nez » au destin,
il gagnera la dernière course de la saison en 125 cc, (Japon) sur le circuit où
il avait eu son terrible accident en 1963. Il sera finalement classé 6e du
mondial 125 en n’ayant participé qu’à deux courses.
En 1965, l’année débute en fanfare pour Degner et Suzuki. Lors
du premier GP de la saison qui se déroulait sur le circuit de Daytona (USA), et
en l’absence des Honda, qui comme l’année précédente ont boycotté la course
américaine, les pilotes Suzuki trustent le podium en 50 et 125. En 50 cc c’est
Degner qui l’emporte devant Anderson et Ichino. En 125 cc, c’est Anderson qui
gagne devant Degner et Perris. Pour Degner, en 50 cc, après sa victoire au GP de
Belgique, le titre est encore possible et il se jouera lors du dernier GP, au
Japon ! Mais, Degner se casse la jambe lors du GP des nations à Monza dans la
course des 125 et ne pourra pas participer au GP du Japon. Suite à cette chute
il fera neuf mois d’hôpital ! Pour cette année 1965, Degner finira 4e du mondial
en 50 cc et 125 cc.
1966, sera la dernière année de compétition pour Degner. Après
sa grosse chute de Monza, il ne peut recourir que lors du Dutch TT d’Assen qui
se déroulait fin juin, il terminera 7e de la course des 50 cc. Toujours dans la
catégorie 50 cc, Degner ne marquera que 3 points, ceux de la 4e place au Tourist
Trophy et finira à la 6e position au classement du championnat du monde 50.
Au cours de sa carrière, en Championnat du Monde, Ernst Degner est monté 38 fois
sur le podium , a remporté 7 victoires en 50 cm3 et 8 victoires en 125 cm3 et a
effectué 13 meilleurs tours en course.
ACTE 6 : Clap de fin … reconversion et mort suspecte !
Après sa carrière de pilote, Degner entame sa reconversion en Allemagne de
l'Ouest, où il formait techniquement le personnel des concessionnaire Suzuki.
Depuis son terrible accident de Suzuka et ces horribles brûlures, Degner doit
prendre des antidouleurs, dont il deviendra vite dépendant. Du côté de sa
famille, depuis le terrible de Suzuka, Ernst n’est plus le même et Gerda
décide de se séparer de son mari, le divorce est prononcé en 1972. Il achète
ensuite un appartement à Ténériffe, mais sa condition physique et mentale se
détériore rapidement. Suite à un appel au secours de son père, Olaf décide
d’aller à Ténériffe chercher son père pour le ramener en Allemagne. Mais son
père est décédé le 10 septembre 1983, à seulement de 51 ans. Aujourd’hui Gerda
et Ola vivent à Ténériffe. Concernant l’origine de la mort de Degner, des
rumeurs ont persisté pendant des années, en disant que Degner s’est suicidé,
ou qu’il est mort d’overdose, ou bien qu’il aurait été exécuté par la Stasi …
aujourd’hui Ernst repose dans le cimetière d’Arona.
THE END
Francis BOUTET
Qui était Walter Kaaden ?
Walter Kaaden est né à Pobershau, Saxe, Allemagne. Son père travaillait comme
chauffeur pour le directeur des ventes à l'usine DKW. À l'âge de huit ans, il a
assisté à l'ouverture du circuit du Nürburgring ce qui lui donna le virus de la
course moto. Kaaden a étudié à l'Académie technique à Chemnitz. En 1940, il
rejoint l'usine d'avion Henschel à Berlin-Schoenefeld travaillant sous les
ordres Herbert A. Wagner, le concepteur du HS 293 (fusée radio-guidée). Kaaden
travaillait près de Mittelwerk lorsqu'il fut capturé et emprisonné par les
américains à la fin de la guerre. Il retourne finalement à Zschopau pour
démarrer une entreprise de bois spécialisée dans les fermes de toit. Walter
Kaaden construit sa première moto de course, sur la base d’une DKW RT125. Kaaden
a commencé à développer des chambres d'expansion inventés par Erich Wolf (le
concepteur de la DKW). Kaaden utilisait un oscilloscope pour examiner la
résonance dans le système d'échappement et fabriqua des profils spécifiques de
pots pour maximiser l'efficacité du moteur. Le résultat de ce programme de
développement a été, en 1954, la création d’un moteur de course, 125cc deux
temps de 13 ch, soit 104 ch/litre, ce qui était remarquable pour l’époque.
http://www.pit-lane.biz/t702-oldies-l-incroyable-histoire-de-kaaden-et-degner-mz |
Statistiques
Année |
Cat. |
Départs |
1er |
2e |
3e |
Tot. |
Moto |
Points |
Pos. |
1966 |
50cc |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Suzuki |
3 |
6 |
1965 |
125cc |
4 |
1 |
2 |
0 |
3 |
Suzuki |
23 |
4 |
1965 |
50cc |
5 |
2 |
0 |
2 |
4 |
Suzuki |
26 |
4 |
1964 |
125cc |
2 |
1 |
0 |
1 |
2 |
Suzuki |
12 |
6 |
1963 |
125cc |
4 |
1 |
0 |
2 |
3 |
Suzuki |
17 |
6 |
1963 |
50cc |
6 |
1 |
4 |
1 |
6 |
Suzuki |
30 |
3 |
1962 |
125cc |
2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Suzuki |
5 |
11 |
1962 |
50cc |
6 |
4 |
1 |
0 |
5 |
Suzuki |
47 |
1 |
1961 |
250cc |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
MZ |
3 |
13 |
1961 |
125cc |
7 |
3 |
3 |
0 |
6 |
MZ |
42 |
2 |
1960 |
250cc |
2 |
0 |
0 |
1 |
1 |
MZ |
5 |
8 |
1960 |
125cc |
4 |
1 |
0 |
2 |
3 |
MZ |
16 |
3 |
1959 |
250cc |
4 |
0 |
1 |
1 |
2 |
MZ |
14 |
4 |
1959 |
125cc |
3 |
1 |
0 |
1 |
2 |
MZ |
13 |
5 |
1958 |
250cc |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
MZ |
3 |
14 |
1958 |
125cc |
4 |
0 |
0 |
1 |
1 |
MZ |
9 |
7 |
1957 |
125cc |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
MZ |
1 |
13 |
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VIDEOS
VIDEOS .... NOUVEAU Sur Dailymotion
J'ai réuni plus de 600 vidéos. Vidéos trouvées sur le net ou
vidéos exclusives filmées en super 8 dans les années 70 par mes amis Jean
Claude et Christian Jacq. Vous trouverez également des vidéos de Jacques
Bussillet, Gérard Debrock, Alain Terras, Alain Tregou ... toutes ces vidéos on
été numérisées par Jean Claude Jacq, j'en ai fait ensuite le montage. Ce sont
donc des heures et des heures de travail pour Jean Claude et moi même, en
recherche, numérisation, montage etc... Nous ne faisons pas ça pour un
quelconque avantage financier, mais par devoir de mémoire ... alors si vous
aussi vous avez des vidéos super 8 n'hésitez pas à nous les confier. Après
traitement nous vous rendrons la bobine et un DVD, en échange vous nous
autorisez à les diffuer sur BIKE 70 et vous nous garantissez l'exclusivité.
Bons visionnages.
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